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Riad Sattouf : Art of audits ? [ Bandes Dessinées : auteurs, séries, et toutes ces sortes de choses... ] retour forum Pages : 1 - 2 - 3 - 4
 | Pierre, 09.06.2021 à 7:51 | 375310 |
|  |  | Riad Sattouf sur France Inter, à propos de Esther: « elle a passé le confinement à Paris, comme tout le monde ». Et lui, il vit dans quelque monde ? |
 | |  |  | Très bonne lecture, édifiante, d'une société schizophrène, entre un discours politique progressiste, et une population tourmentée (je connais cela d'expérience.)
La mère peut sembler incroyablement passive et résignée, mais il peut parfois être difficile de faire autrement (je connais cela d'expérience.) Sa seule révolte m'a fait penser à un passage d' Asterios Polyp, lorsqu'un militant gauchiste dit que les Américains croient que la démocratie se résume à choisir entre Coca et Pepsi : elle dit qu'en France, au moins, on trouve de tout au supermarché.
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 | crepp, 10.02.2018 à 21:06 | 368295 |
|  |  | NDZ : | Alors là je suis un peu emmerdé. Je me demandais si c'était pour les enfants ou pour les adultes, on m'a répondu les deux.
Hé bien, m'a fille ne l'a même pas terminé, elle m'a juste dit un truc du genre "Mais quelle bande de nazes décébrés là-dedans..."
Alors je l'ai lu (en entier), et mis à part certains passages bien sentis - mais dans lesquels on se demande à quel niveau est la contribution de Sattouf pour qu'Esther entrevoie et comprenne le monde qui (nous) (l')entoure - je cherche d'où vient le succès... C'est pas désagréable, c'est juste limite suffisant vis-à-vis de (le manque de) la culture populaire, désolant sur l'état du monde, complaisant dans la futilité et la vulgarité. En fait, c'est juste que je m'attendais à un truc drôle et que je me suis plutôt retrouvé face à quelque chose qui rit jaune tout du long. Déçu.
Mais à voir les notes de tout le monde, je me sens pas si seul. C'est mieux la suite ? |
Je viens de le terminer, et je ne capte pas trop le succès là. Quelques bons passages mais si peu, lecture qui sera vite oubliée.
2 Iphones. |
 | NDZ, 29.01.2018 à 18:57 | 368169 |
|  |  | Anoeta : | NDZ : | Alors là je suis un peu emmerdé. Je me demandais si c'était pour les enfants ou pour les adultes, on m'a répondu les deux.
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Oups perdu ! Qui t'a dit ça ? Libraire ? Bulledairien ? Parent ? Enseignant ? Allez balance ! |
Libraire :) |
 | Anoeta, 29.01.2018 à 18:31 | 368167 |
|  |  | NDZ : | Alors là je suis un peu emmerdé. Je me demandais si c'était pour les enfants ou pour les adultes, on m'a répondu les deux.
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Oups perdu ! Qui t'a dit ça ? Libraire ? Bulledairien ? Parent ? Enseignant ? Allez balance ! |
 | NDZ, 28.01.2018 à 23:34 | 368154 |
|  |  | J'ajoute... le livre était un cadeau pour ma fille... de dix ans. |
 | NDZ, 28.01.2018 à 23:32 | 368153 |
|  |  | Alors là je suis un peu emmerdé. Je me demandais si c'était pour les enfants ou pour les adultes, on m'a répondu les deux.
Hé bien, m'a fille ne l'a même pas terminé, elle m'a juste dit un truc du genre "Mais quelle bande de nazes décébrés là-dedans..."
Alors je l'ai lu (en entier), et mis à part certains passages bien sentis - mais dans lesquels on se demande à quel niveau est la contribution de Sattouf pour qu'Esther entrevoie et comprenne le monde qui (nous) (l')entoure - je cherche d'où vient le succès... C'est pas désagréable, c'est juste limite suffisant vis-à-vis de (le manque de) la culture populaire, désolant sur l'état du monde, complaisant dans la futilité et la vulgarité. En fait, c'est juste que je m'attendais à un truc drôle et que je me suis plutôt retrouvé face à quelque chose qui rit jaune tout du long. Déçu.
Mais à voir les notes de tout le monde, je me sens pas si seul. C'est mieux la suite ? |
 | |  |  | Riad Sattouf, dit "Rasta fou" |
 | Glotz, 15.02.2017 à 23:48 | 364992 |
|  |  | Lire Riad Sattouf = Surfait : il radote !
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 | |  |  | S'il s'appelait Riad Sattoufo, ça aurait pu faire Tous adoratif.
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 | |  |  | Allez, une petite anagramme pour pallier à ce manque... |
 | Pierre, 15.02.2017 à 15:22 | 364985 |
|  |  | La nuit dernière, j'ai fait un rêve étrange où je créais le titre de sujet sur Riad Sattouf avec comme contrainte, la mise au point d'un jeu de mot tout pourri. Tout à coup l'idée a jaillie, évidente:
"Qu'est-ce qu'il a ri, ah ! de sa touffe !"
A mon réveil, j'étais moins sûr de moi quant à la pertinence de ma trouvaille. Et vérification faite ce matin, il existait déjà un sujet (sans jeu de mot). Heureusement peut-être ! |
 | |  |  | Pas convaincu par ce récit. Le talent d'écriture est manifeste, le contenu intéressant, mais la forme, proche finalement d'un carnet de voyage, me rebute complètement. On ne rencontre aucun personnage, on n'aborde aucune thématique, j'ai trouvé ça extrêmement frustrant étant donné le matériau. Il y avait la place pour une réflexion sur l'enfance et ce qu'elle nous apporte, ou sur le couple et les sacrifices qu'on peut faire (tout de même, le personnage de la mère est complètement occulté, alors qu'il est vraisembable que le regard du narrateur lui doit beaucoup), ou sur l'état de la Syrie et de la Libye actuelles en regard de ce que le narrateur a vécu.
En fait j'aurais aimé avoir un Emmanuel Guibert, j'ai eu un Delisle. |
 | |  |  | Ce qui m'empêche pour l'instant de lire ce livre, c'est que ce n'est pas ce que j'avais prévu de lire à la base. Car normalement ça aurait du être ça : "L'arabe du futur, 50 idées réalistes et surréalistes pour un nouveau monde arabe"
Ce concept de manifeste politique me disait davantage qu'un récit autobio. On pourra d'ailleurs remarquer que le titre pouvait apparaître comme sérieux ou en tout cas sincère à l'époque, alors que dans la bouche du père il fait désormais présomptueux et contradictoire. Intéressant comme piste à explorer (écrire à partir du livre qui aurait dû paraître et qui n'est pas paru).
(Plus concrètement, on peut penser que la première idée a dû être rendue délicate depuis le drame syrien.) |
 | beuzno, 05.08.2014 à 11:09 | 355938 |
|  |  | par contre, moi, le sattouf dans la veine de "ma circoncision", j'y vais les yeux fermés |
 | |  |  | un peu comme Pierre, j'y suis allé avec des pieds de plomb parce que je n'avais jamais accroché jusque là. Surprise, c'est assez bien foutu et intéressant. Cela dit, il n'est pas tendre avec son père dont le portrait d'arabe d'avant "l'arabe du futur", et le regrette une forme d'absence de point de vue. On ne sait pas trop ce qui tient de ses propres souvenirs, de ce qu'on lui a raconté parce que trop petit pour se souvenir... et on s'étonne de l'omniprésence d'un père assez contradictoire et de l'absence de la mère, vite ramenée à une silhouette. En tout cas, elle ne marque pas, contrairement à son père. On verra par la suite comment évoluera la représentation de ses parents et comment la relation va évoluer. |
 | Pierre, 03.07.2014 à 21:33 | 355629 |
|  |  | chrisB : | Et ben il a fallu me forcer pour que j'entame la lecture du livre. Au final, très bonne surprise ! |
Portrait d'un Syrien paradoxal, partagé entre un souci de promotion sociale, de réussite financière et de respectabilité d'une part, et une volonté réelle de s'émanciper de la société traditionnelle dont il est issu, des dogmes de la religion ... L'homme a épousé une bretonne présentée comme discrète et subissant les délires de son mari (et qu'on suppose être la source des anecdotes du récit, l'auteur étant trop jeune pour avoir imprimé les évènements qui sont relatés), Riad Sattouf est donc le fruit étrange (il suffit de regarder la couverture) de cette union. J'ai été plutôt touché par ce récit qui ressuscite les contradictions et les espoirs d'une génération. |
 | chrisB, 16.06.2014 à 15:04 | 355421 |
|  |  | Et ben il a fallu me forcer pour que j'entame la lecture du livre. Au final, très bonne surprise ! |
 | chrisB, 16.06.2014 à 15:03 | 355419 |
|  |  | Et ben il a fallut me forcer pour que j'entame la lecture du livre. Au final, très bonne surprise ! |
 | |  |  | Le PBE : | Je viens de regarder les dix premières minutes des Beaux Gosses mais même d'un oeil en rentrant les futures sorties mangas ça ne passe pas. |
Moi c'est le contraire, j'aime pas ses bouquins mais j'ai bien aimé son film.
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 | longg, 28.03.2012 à 17:24 | 343839 |
|  |  | Charlie Brown : |
Dis, tu peux nous poster des Ulysse made in Long sur le forum là ici ? J'aimerais bien voir ce que ça donnerait. |
Ah non, j'ai autre chose à faire dans la vie que de participer à des concours déjà gagnés. Par exemple, aller au festival BD D'aix...
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 | |  |  | longg : |
Info supplémentaire : y parait que y'avait un concours d'auteurs de BD pour le redessiner. Mince, j'en ai pas entendu parler ou alors ils ont invité que des vrais auteurs de bande dessinée. |
:o)
Dis, tu peux nous poster des Ulysse made in Long sur le forum là ici ? J'aimerais bien voir ce que ça donnerait. |
 | Moi, 28.03.2012 à 17:00 | 343835 |
|  |  | Tiens, j'aimerais bien voir les propositions des uns et des autres... (au passage, télérama montre quelques-unes des propositions de design de Sattouf sur son site internet).
Par ailleurs, une interview de 3 pages de Riad Sattouf ouvre le télérama de cette semaine. |
 | |  |  | longg : |
Info supplémentaire : y parait que y'avait un concours d'auteurs de BD pour le redessiner. Mince, j'en ai pas entendu parler ou alors ils ont invité que des vrais auteurs de bande dessinée. |
un concours uniquement ouvert aux auteurs ayant déjà eu un César ? :o) |
 | longg, 28.03.2012 à 16:16 | 343832 |
|  |  |
Info supplémentaire : y parait que y'avait un concours d'auteurs de BD pour le redessiner. Mince, j'en ai pas entendu parler ou alors ils ont invité que des vrais auteurs de bande dessinée. |
 | |  |  | Thierry : |
fascinant... je suis fasciné |
Alors que moi, je suis content.
En tant que lecteur de Télérama (je sais, c'est sale !), je détestais la dernière mouture de l'Ulysse, d'une laideur affligeante. Alors que là, c'est vachement plus agréable.
Pour le reste de la maquette, je verrai quand je l'achèterai... |
 | |  |  |
fascinant... je suis fasciné |
 | NDZ, 07.03.2011 à 22:16 | 336984 |
|  |  | Le PBE : | Je viens de regarder les dix premières minutes des Beaux Gosses mais même d'un oeil en rentrant les futures sorties mangas ça ne passe pas.
A part ça j'aimais bien "Petit Verglas"... |
Et sur un pied, avec un pull rayé et une essoreuse à salade sur la tête, c'est mieux? |
 | Le PBE, 07.03.2011 à 21:04 | 336983 |
|  |  | Je viens de regarder les dix premières minutes des Beaux Gosses mais même d'un oeil en rentrant les futures sorties mangas ça ne passe pas.
A part ça j'aimais bien "Petit Verglas"... |
 | Mael, 06.10.2010 à 12:39 | 333702 |
|  |  | En effet. Par contre moi je trouvais pas ça terrible, comme les albums en fait (mais j'aime bien Sattouf dans l'ensemble sinon hein). |
 | |  |  | Bon bah du jour au lendemain il n'y a plus eu aucune vidéo sur la page, et la série a disparu du site... Canal + a arrêté on dirait, devant les réactions mitigées du public peut-être. Et dire que je m'attendais à un truc pas bien qui aurait du succès, alors que ça a été un truc bien qui a pas marché.
Bon, c'est une info à vérifier hein, mais ça ressemble clairement à ça. Ou alors c'est un arrêt des auteurs mais bref, l'essentiel est là quoi. |
 | |  |  | Ouais ça va, les comédiens jouent pas trop mal. Je suis rassuré. Et puis c'est cohérent avec l'humour à la fois minimal et social de Canal donc bon. |
 | Coacho, 01.09.2010 à 9:20 | 333143 |
|  |  | J'ai vu le premier avec la fille dans le métro qui hurle des "nanafout'" dasn son portable, c'est la première page du premier tome de Sattouf.
Pour l'instant, fidélité précise, pointue. |
 | |  |  | SydN : |
ton lien ramène... ici !!!
:) |
Ah oui tiens, j'ai changé mon pleuguine d'intégration HTML et il ne fonctionne pas pareil. C'est fou.
Voici donc le bon lien |
 | SydN, 18.08.2010 à 15:04 | 332888 |
|  |  | Mael : | Gantois : | Là je suis plutôt d'accord avec toi, heureusement que j'ai pas Canal+ ... |
Le grand journal c'est en clair ^^ |
Non mais il n'a pas canal + du tout je crois. :) |
 | Mael, 18.08.2010 à 11:47 | 332885 |
|  |  | Gantois : | Là je suis plutôt d'accord avec toi, heureusement que j'ai pas Canal+ ... |
Le grand journal c'est en clair ^^ |
 | SydN, 18.08.2010 à 9:13 | 332877 |
|  |  |
ton lien ramène... ici !!!
:) |
 | |  |  | Là je suis plutôt d'accord avec toi, heureusement que j'ai pas Canal+ ... |
 | |  |  | Houla, si c'est avec des comédiens ça va craindre un max... En fait faudrait que ce soit de la caméra cachée pour coller vraiment à la BD, ou alors du documentaire sobre mais ça existe déjà et ça s'appelle "Strip-tease". Enfin pas avec le même univers, certes. |
 | SydN, 01.08.2010 à 10:12 | 332581 |
|  |  | tope là, mec :) |
 | NDZ, 30.07.2010 à 10:19 | 332535 |
|  |  | Ouh làlà. Alors pour moi, il n'y a pas de redemption. Le n'importe quoi pas drôle du deuxième tome n'est pas du tout effacé par ce CUBE.
La potacherie marrante tourne définitivement à la vulgarité navrante. L'irrévérance et le côté sale gosse disparaît totalement et on a comme un mauvais goût permanent en bouche, on tourne en rond. L'essai d'élargissement de l'univers BRUTAL (à défaut d'"enlarger" autre chose) sur les transformations géopolitiques (Bretagne et Moyen-Orient) fait malheureusement pshittt.
Certes Sattouf nous parle encore avec talent de la banlieue, des laissés pour compte du libéralisme triomphant, de la défaite de l'éducation et du langage face au dollar, des problèmes d'homophobie, de sexisme, de dialogue intergénérationnel ou de chômage... mais il radote plus qu'il n'enfonce le clou. Tout avait déjà été dit dans le premier tome.
C'est vrai, ça fait toujours rire un bon coup des annonces du type "Jean Sarkozy ministre de la jeunesse et des sports" ou bien la photo de famille des descendants du Fouquet's... mais c'est désormais un rire jaune car on n'est quasiment plus dans l'anticipation foutraque et drôlatique, mais plutôt dans l'angoisse d'un peut-être déjà présent de la médiocrité érigée et installée au sommet.
Conclusion, je ne comprends pas pourquoi ça aurait été un bon one-shot (même sur le double de pages que le premier tome) mais que c'est au final une série qui s'essouffle tout de suite, qui peine à exploiter pleinement l'Idée originelle, pourtant presque géniale. Je ne comprends pas que l'album ai été sacré meilleur album (enfin si, mes pires craintes sur les raisons de cela semblent se confirmer et puis... merde). |
 | NDZ, 10.07.2010 à 15:54 | 332314 |
|  |  | Ah, une bullefifiche à changer: il y a une erreur dans l'article du titre. C'est sûrement le plus drôle de l'album en fait, on va garder la faute alors... |
 | SydN, 09.07.2010 à 13:08 | 332301 |
|  |  | Aba Sourdi : | Et puis Fabrice Neaud aime, alors si ça c'est pas une preuve que c'est pas de la gnognotte ! |
Oui, mais est-ce que Fabrice Neaud aime aussi Delerm?
C'est important de savoir!
quand même!
non? |
 | NDZ, 09.07.2010 à 8:45 | 332297 |
|  |  | Sortie de route. Totale. Je suis tout à fait d'accord avec toi, ABBA sourdi, c'est impressionnant. Un tel grand écart ferait rougir deux des idoles de Pascal, Jean-Claude Van Dame et Rocco Siffredi. Mais Pascal, même un tel grand écart entre le drôle et la nullité ne lui fait pas peur. |
 | |  |  | Le 1 est magistral, le 2 c'est n'importe nawak (exit la socio, place au gros n'importe quoi bien lourd pour faire marrer le lecteur lambda de Fluide), et le 3 est de nouveau magistral, donc à mon sens il méritait pleinement le prix de Meilleur Album, surtout que ça manquait pas mal un auteur qui nous parle aussi lucidement de notre époque. C'est un Lauzier moderne, je dirais. Et puis Fabrice Neaud aime, alors si ça c'est pas une preuve que c'est pas de la gnognotte ! |
 | NDZ, 08.07.2010 à 23:59 | 332292 |
|  |  | Je sais reconnaître quand j'ai tort. Riad Sattouf est parfois drôle. Et pas seulement quand il atomise la rondelle du fiston Delerm à coup de tabouret casto. Y'a tout c'qui faut.
Et je pense avoir trouvé ce qui n'allait pas (pour moi) dans Jeremie. C'est que c'est une tambouille périlleuse que de faire du socio, du tendre, du qui touche et qui frappe. Du rigolo et du pamphlet. Et puis vint Pascal Brutal. Un type qui était déjà né dans Jérémie, par intermittences, par fulgurances.
Alors voilà, quand Sattouf fait pas dans la finesse de la chronique des jeunes adultes qui se cherchent - mais plutôt dans celle qui se dézingue les neurones à coup de disquettes 3"1/2 qui partent en fumées - hé bien il fait dans l'anticipation parodique, outrancière et sociale. Et ça marche.
Le postulat de base est hilarant et source de tout le reste - il est d'ailleurs rappelé dans les superbes modulations du générique: l'ultra-libéralisme sauvage** est plus que triomphant sous le règne d'Alain Madelin. Et comme ça, Sattouf rénove la figure du beauf de Cabu et Renaud, il pointe sans mal et avec humour les travers (de porc) de notre société (de porcs), comme l'anticipation originelle: nous "éloigner" chronologiquement du présent pour mieux le dénoncer.
**(wild, comme le grand ouest, et d'ailleurs, Pascal est "Né pour être sauvage" comme le chante si bien Delerm dans son alboume "Loup des steppes". Né pour être sauvageuh, né pour être sauvageeuh. De quoi rendre fier le défunt Dennis H.)
Et Sattouf transcende sa fascination pour la bêtise et la vulgarité, sans y tomber, sans s'y vautrer, sans la complaisance que l'on pouvait parfois sentir dans Jeremie. 100% trash et potache (potrash?), on évite les écueils comme Pascal slalome en moto avec aisance. La sensibilité (rarement juste) de Jérémie fait place à la sensiblerie (moderne) de Pascal Brutal qui chiale devant des photos de chatons kawaï. Tout semble logique dans ce qu'il nous montre des futurs degrés de l'échelle darwinienne de notre évolution, ceux qui partent dans le négatif (et là on a de la science digne de Notradarwimus, de Paco Rabane).
Le culte de l'image transpire à la vue des symboles du bon goût que sont la gourmette et les addidas torsion 1992. Le sexisme et l'homophobie de mise ne sont que façade et ça en retourne plus d'un. Le langage, pierre angulaire du commerce et de la communication - les com's, est efin remis sur un piédestal avec le phrasé populaire et les traductions des poètes Eminem et consorts.
Pour résumer, on est sans cesse dans le mauvais goût mais on a trouvé le cousin de M Ferraille, de Plageman et de Bill Baroud qui dénonce la France, et ça fait du bien. Le SuperDupont du 21e siècle. A partir dans l'outrance et l'absurde, comme ont pu le faire récemment Winshluss, Larcenet ou Bouzard, on a de la parodie qui nous montre le réel. Avec bonheur et horreur. Comme certains anciens, et malgré la taxation de provoc' facile, des accusations de vulgarité ou d'obscénité gratuites. On se demande parfois s'il ne va pas trop loin, mais comme on rit et qu'un BD d'humour qui fait rire ça devient rare, hé bien on se dit que non.
Je vais jeter un coup d'oeil à la suite, bien que l'on me mette en garde et que j'ai bien peur que le concept ne tienne pas sur la longueur. La longueur, dirait Pascal, c'est ma différence. Mon avantage. |
 | |  |  | "fan de métal"...
Y manquerait plus qu'il reçoive un jour le prix du meilleur album à Angoulême et je me suicide... ou je demande l'asile politique à la Belgique ! |
 | SydN, 06.07.2010 à 20:28 | 332248 |
|  |  | ptain, a un moment j'ai cru que Sattouf allait se mettre à la chanson (surtout qu'on le connait fan de métal^^)!
arretez vous faites peur les gars ! |
 | NDZ, 06.07.2010 à 16:09 | 332241 |
|  |  | Charlie Brown : | J'ai rectifié les erreurs de frappes qui s'étaient bien involontairement glissées dans ta phrase pleine de bon sens. |
Je t'en remercie.
Et bravo pour ton portrait de Raphaël, il est d'une justesse rare.
Ah bon? tu parlais de Christophe Maé?
... nous n'avons fait que fuir, nous cogner dans les angles... |
 | NDZ, 06.07.2010 à 16:04 | 332240 |
|  |  | Aba Sourdi : | les puces de la parodie et de l'humour 'sex, drugs and rock'n'roll' qui sont si pénibles à la longue. C'est d'un frustrant Dungeon Quest, il y a de telles possibilités poétiques à la base ! |
Nous sommes d'accord, Dungeon Quest pourrait être génial mais ne l'est pas (encore?).
Et merci pour les fleurs, mais je préfère les bonbons parce que c'est bon. |
 | |  |  | NDZ : | Je m'extasiais sur fiston Delerm dès la sortie de son premier chef-d'oeuvre. |
J'ai rectifié les erreurs de frappes qui s'étaient bien involontairement glissées dans ta phrase pleine de bon sens.
Ah ! Je reconnais bien là cet amour des belles choses qui te caractérise ! Cet amour de la phrase bien tournée, et souvent de manière originale ; cet amour de la composition qui connaît ses limites, certes, mais qui enveloppe si bien les textes ciselés ; cet amour de l'interprétation malicieuse... Je reconnais bien là ton penchant pour la mélancolie, pour les choses de l'âme bien évoquées, pour les vignettes brossant avec talent les éternelles relations hommes/femmes... Je reconnais bien là ton goût prononcé pour la subtilité du jeu avec le public, pour l'humour et l'auto-dérision, pour les concerts qui ne sont pas vraiment des concerts mais plutôt des spectacles au sens plein du terme... Bref, je reconnais bien là cet homme sensible qui ne se prend pas au sérieux, à l'image de Delerm, cet auditeur plein de goût et de finesse, amoureux de la chanson française bien troussée...
Pfiou, un moment, j'ai bien cru qu'on serait jamais sur la même longueur d'ondes et qu'on pourrait jamais plus se causer... Facétieux petit canaillou va !... :o) |
 | |  |  | Même si je suis pas d'accord concernant Sattouf (il y a vraiment quelque chose chez ce mec, vous verrez un jour il sortira un grand Livre à L'Asso), j'aime toujours autant les chroniques de NDZ. Chapeau surtout pour celle de Dungeon Quest 2, ça vient bien secouer les puces de la parodie et de l'humour 'sex, drugs and rock'n'roll' qui sont si pénibles à la longue. C'est d'un frustrant Dungeon Quest, il y a de telles possibilités poétiques à la base ! Alors que Sattouf ça n'a jamais cette prétention-là, c'est de la bande dessinée sociologique, et dans cette catégorie-là c'est parfait. Lis Pascal Brutal 1 et 3 ! (pas le 2, surtout pas) |
 | NDZ, 05.07.2010 à 19:01 | 332227 |
|  |  | Charlie Brown : | Tiens, d'ailleurs, NDZ, si tu faisais de la BD, là, tout de suite, je te mettrais un zéro pointé sans même avoir lu le moindre de tes travaux, comme ça, par pur plaisir doublé d'un sadique esprit de vengeance ! |
Oulà, que l'on s'entende. Je vomissais sur fiston Delerm dès la sortie de son premier (caca).
Et je veux bien quelques zéro sur mon compte en banque, là, juste avant la virgule (non je ne gribouille pas en pro, mais je peux t'envoyer des images si vraiment tu tiens à devenir aveugle). |
 | |  |  | NDZ : | Reste un truc. Voir Vincent Delerm se faire empaler par un tabouret castorama ça fait du bien. Et pour ça: MERCI RIAD ! |
En tant que plus grand fan de Vincent Delerm sur ce forum (et peut-être même sur Terre !), je me sens insulté au plus profond de mon être !
(en même temps, j'ai l'habitude... C'est tellement courant et consensuel de taper sur Delerm - en général sans jamais avoir fait l'effort d'écouter un album complet ni d'aller le voir sur scène - que cette facilité dans le choix d'une tête de turc ne grandit pas le moqueur...)
Et donc, en guise de représailles, la prochaine fois que je lirai du Sattouf, au lieu de lui mettre au grand maximum 3 étoiles (oui, Sattouf me fait parfois sourire, mais j'arrive pas à m'extasier... Alors que, je sais pas moi... au hasard... Vincent Delerm par exepmle, dans un autre registre, me fait rire et me permet souvent de m'extasier dans un état de béatitude jubilatoire), eh bien je lui mettrai un zéro pointé ! Et pis c'est tout ! Na !
(Je boude.)
Tiens, d'ailleurs, NDZ, si tu faisais de la BD, là, tout de suite, je te mettrais un zéro pointé sans même avoir lu le moindre de tes travaux, comme ça, par pur plaisir doublé d'un sadique esprit de vengeance ! |
 | NDZ, 05.07.2010 à 11:20 | 332209 |
|  |  |   J'ai un problème avec Sattouf. Il ne me fait pas rire. Pire. Il m'a toujours ennuyé. Et puis on m'a toujours dit de lire Jeremie, son oeuvre la plus réussie (?) dans le genre chronique adulescente du quotidien des urbains de la génération 70 (la mienne).
Alors certes, il y a de belles choses. Mais on est toujours a deux pas de la chronique qui se veut pertinente et qui n'est que caricature, de la banalité ennuyeuse pas transcendée. En flirtant avec, en couchant parfois avec. Le gros avantage, c'est que toutes les 15/20 pages (deux à trois fois par album) il y a un gros départ en sucette, à la limite de la vraisemblance ou un truc tendre, bien amené, bien traité. Mis à part ces moments de grâce, on a bien un truc agréable mais pas transcendant. Du genre d'une page de chronique dans un hebdo, qui fait passer le temps, avec les mêmes facilités, les mêmes clins d'oeils inutiles-pas drôle (ah ah Sfar dans le club à partouze... qui prend des notes pour Le Bestiaire Amoureux 4?).
Reste un truc. Voir Vincent Delerm se faire empaler par un tabouret castorama ça fait du bien. Et pour ça: MERCI RIAD ! |
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Une petite histoire un poil convenue. On retrouve un brin de cynisme comme sait le faire Riad Sattouf.
Je commence à en avoir un peu marre du dessin minimal, devenu sa marque de fabrique, du Monsieur. Une petite lassitude qui n'empeche pas que j'admire l'artiste qui arrive à rendre les héroïnes de ce tome mignonnes. Les protagonistes sont donc des oiseaux. Hirondelle est une hirondelle. Elle est hirondelle, elle est allumeuse. Elle cultive son côté femme fatale. On ne peut pas dire que sa représentation soit tape à l'oeil ni même si "mignonne" que ça. Mais on sait intuitivement qu'elle est mignonne.
C'est plus fort encore avec Sirli de Dupont, la petite amie de notre héros. Elle est Chersophilus duponti. Son modèle n'est pas un oiseau d'une beauté anthropomorphique rare (à la différence de l'hirondelle). Sa représentation n'en fait pas une vénus. Mais on sait là encore qu'elle doit avoir du charme. Une projection anthropocentrique est possible. C'est assez bien joué de la part du dessinateur.
Enfin l'auteur joue sur les noms normalisés des oiseaux, ce qui n'est pas pour me déplaire.
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 | |  |  | Ouais, il est sorti, je viens juste d'en terminer la lecture, j'en ai encore mal aux côtes. |
 | |  |  | J'ai vu que le tome 2 de Pascal Brutal est sensé être sorti, mais je ne l'ai pas encore aperçu en librairie. Quelqu'un en sait quelque chose ? |
 | |  |  | je l'ai relu hier soir. j'ai vraiment rit. je comprends pas ceux qui ont cassé cet album. |
 | NDZ, 16.11.2006 à 16:59 | 269421 |
|  |  | NDZ : | ... et la psychologie des personnages est (malheureusement) parfois trop simpliste, parce qu'adaptée au lectorat cible ? |
Je me relis et vois que je suis incompréhensible : je voulais dire que la psycho était peut-être pas trop poussée parce que le lectorat visé était plutôt les enfants... |
 | chrisB, 16.11.2006 à 15:48 | 269397 |
|  |  | Mes Sattouf preferrés :o) |
 | NDZ, 16.11.2006 à 10:24 | 269339 |
|  |  |   Série plutôt jeunesse qui a ses qualités et ses défauts : Corbeyran nous sert pas mal de surprises dans les différentes orientations scénaristiques et ne fait aucune concession "tout public" dans la destinée de ses personnages. En même temps, c'est un rythme plutôt lent qui est imposé ce qui dessert à mon avis l'ensemble et la psychologie des personnages est (malheureusement) parfois trop simpliste, parce qu'adaptée au lectorat cible ?... Niveau dessin, le style de Sattouf est ici très classique (semi-réaliste franco-belge), très loin de celui adopté dans ses derniers bouquins (branchouille lâché). A lire, surtout pour les fans du Marquis d'Anaon dont on voit un peu ici les prémices (thèmes, ambiance et surtout intrigue commune pour le premier tome du Marquis et cette série). 3 dolmens |
 | Grunt, 10.04.2006 à 19:37 | 248419 |
|  |  | Un petit up pour un bonhomme dont j'ai toujours kiffé le boulot.
Un portrait, sur le site du monde.fr.
Portrait
Riad Sattouf, chroniqueur d'une jeunesse méconnue
LE MONDE | 10.04.06 | 16h29 • Mis à jour le 10.04.06 | 17h04
Lorsqu'il a obtenu la reconnaissance du monde de la bande dessinée, en recevant le prix René Goscinny (scénario) en 2004, Riad Sattouf s'est dit : "Génial, je vais pouvoir gagner ma vie en racontant des histoires." Les siennes, tant qu'à faire. En quelques années, le jeune auteur s'est imposé comme le chroniqueur d'une jeunesse qui n'a pas grand-chose à voir avec les paillettes et les clichés avec lesquels on voudrait l'embaumer.
Parcours
1978
Naissance à Paris.
1992
Retour en France, après avoir vécu dix ans en Syrie. Séparation de ses parents.
1998
Quitte son école d'arts appliqués, à Nantes, pour celle des Gobelins, à Paris.
2004
Prix René Goscinny pour "Les Jolis Pieds de Florence" (éd. Dargaud).
2005
"Retour au collège" (éd. Hachette Littératures).
2006
Parution, en septembre, du 4e tome des "Pauvres Aventures de Jérémie".
Ses récits, et en particulier sa série Les Pauvres Aventures de Jérémie - initiée avec Les Jolis Pieds de Florence (éd. Dargaud, 2003) - décrivent un univers à mille lieues des images formatées. "Riad a un vrai ton. Il arrive à choper l'air du temps avec un dessin juste", explique Philippe Ostermann, l'actuel directeur éditorial de Dargaud. C'est pour cette raison que son projet Jérémie a été tout de suite accepté. Aujourd'hui, il s'intéresse à ce qu'il connaît le mieux, la jeunesse ; et "quand il aura passé 40 ans, il écrira des histoires de quadra".
Lui, Riad Sattouf, le free-lance, le travailleur indépendant, condamné à une précarité perpétuelle, se sent pourtant proche de ces jeunes qui depuis plus de deux mois manifestent contre le contrat première embauche (CPE). Même s'il vit - depuis peu - confortablement de ses livres, il partage les inquiétudes exprimées avec violence. Il pense à tous ces gens qui exercent "des métiers difficiles ou peu épanouissants, mais à qui l'on veut en plus ajouter des conditions de vie agressives", en particulier à sa mère secrétaire médicale et à son grand-père ancien employé des PTT.
Au-delà du CPE, il ressent la montée en puissance d'une "idéologie de la peur" qui n'existait pas, selon lui, il y a dix ans. Entre les banlieues, la grippe aviaire, les Arabes barbus perçus comme des terroristes "se répand une angoisse terrifiante", alimentée par la télévision. Lui s'en passe.
Les histoires de Riad Sattouf sont celles d'un jeune homme, aujourd'hui âgé de 28 ans, né d'une mère française et d'un père syrien, qui a passé dix années de son enfance dans le pays de son père. Il a vécu douloureusement la séparation difficile de ses parents et grandi avec son jeune frère et sa mère dans la banlieue de Rennes. Il n'a pas renié l'adolescent gringalet et timide qu'il était. Il n'avait ni le physique ni le mental à flamber dans les cours de récré auprès des petits caïds et des filles. Ah, les filles ! Son héros, Jérémie, leur voue toute son existence et sa passion, entre éducation sentimentale, frustrations sexuelles et art périlleux de la vie en couple.
Il est encore trop jeune ou trop honnête, Riad Sattouf, pour avoir oublié sa période de déprime, entre 22 et 24 ans. Des jours pas folichons, même s'il n'avait pas nécessairement "envie de se pendre". Seul à Paris, sans amis ni copine et avec une acné aussi persistante que féroce, il se sentait "un parano total, un éternel perdant". Entre les projets refusés, les boulots pénibles, les lascars en jogging qui en voulaient à ses poches vides, il a salement broyé du noir dans sa petite chambre, avec fenêtre sur les poubelles, du boulevard Saint-Marcel.
"Cela va mieux" depuis qu'il a décidé de prendre de la distance, d'essayer d'en rire, voire d'en vivre. La maman de Riad, une fervente lectrice, s'étonne de cette noirceur. "J'ai été surprise par sa vision du passé." Elle assure que son fils avait beaucoup d'amis, n'était pas taciturne et "travaillait bien à l'école". Elle évoque avec émotion le petit garçon blond aux cheveux longs et raides, souriant et joyeux. Lui aussi. Il se lève, va chercher un petit album de photographies de son enfance en Syrie ; il montre un gamin hilare à la coiffure de petit page. "J'étais blond platine. J'ai été rattrapé par mon génome."
Riad Sattouf n'essaie pas de transmettre un message et n'est le porte-parole de personne. Il montre ce qu'il voit. Chaque semaine dans Charlie Hebdo, il raconte une petite histoire qui met en scène des jeunes. Le directeur de la rédaction, Philippe Val, lui a proposé cette rubrique parce qu'il "trouve touchant ce qu'il fait". Dans sa chronique, "La vie secrète des jeunes", à la lisière du reportage, "il n'éditorialise pas, mais, l'air de rien, il en dit beaucoup. Il met les gens en situation avec une qualité de dialogue incomparable. Ce n'est pas un bricoleur, il bosse".
Les jeunes intéressent Riad Sattouf parce que, selon lui, on "ne raconte pas comment ils sont", ce qu'ils ressentent vraiment. "C'est quoi, l'angoisse des ados ?" Il en a restitué une, franchement taboue, avec autant de tact que de drôlerie dans Manuel du puceau (éd. Bréal Jeunesse, 2003). S'il a débuté il y a six ans avec un dessin plutôt réaliste, sa rencontre avec Joann Sfar a déblayé son horizon. L'auteur du Chat du rabbin, par ailleurs directeur de plusieurs collections, l'a invité à se lancer dans des récits plus personnels. "C'est un humoriste, il y en a très peu. Et son talent, c'est d'avoir un vrai regard sur l'époque." Venant d'une figure emblématique de la BD qui considère que dans ce milieu "99 % des gens ne savent pas écrire", le compliment vaut adoubement.
Riad Sattouf bascule évidemment dans la critique impitoyable, comme dans Ma circoncision (éd. Bréal jeunesse, 2003), récit autobiographique bouleversant d'un enfant de 8 ans écrasé par le poids de la tradition et de la religion en Syrie. Il raconte l'innocence et les traumatismes, mais, ajoute Joann Sfar, "sans tomber dans le piège du militantisme imbécile ou de la mièvrerie".
Le succès de Retour au collège (éd. Hachette Littératures, 2005), diffusé à plus de 33 000 exemplaires à ce jour, montre que son audience déborde largement le cadre des lecteurs de BD. Dans un établissement huppé de Paris où le proviseur lui avait annoncé qu'il ne trouverait pas un seul élève pour lui dire "Nique ta mère !", Riad Sattouf se raconte avec plus de dix années de recul et débusque par petites touches "la violence, le manque de tendresse". Dans ce collège, il a ressenti comment "l'éducation peut préparer à des comportements prédateurs et arrogants, valorisés par la société".
Riad Sattouf rougit à l'avance de ce qu'il va dire, précise qu'il ne veut pas sembler prétentieux, mais il aimerait que dans vingt ans ses livres et ses chroniques offrent la vision d'une époque, à la manière d'un Gérard Lauzier ou d'une Claire Bretécher pour les années 1970 et 1980. Et que l'on puisse se dire après l'avoir lu : "Ah, c'était comme ça dans les années 2000 !"
Alain Abellard
Article paru dans l'édition du 11.04.06 |
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