| 
créer | pseudo  mot de passe  |  
 
album
 
coin bordure coin
bordure BullActu

Les Grands Prix
bordure
coin bordure coin

coin bordure coin
bordure Chroniques

par herbv


par Coacho
bordure
coin bordure coin

coin bordure coin
bordure Planche
bordure
coin bordure coin

 
coin bordure coin
bordure

© Atrabile

complétez cette fiche
Mauvais chemin
ScénarioJason
DessinJason
Année2004
EditeurAtrabile
CollectionFlegme
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

4 avis

Gilles
Hier soir, j'ai lu Mauvais chemin, le dernier album de Jason. S'il n'est pour moi pas aussi bon que l'excellent Char de fer (Atrabile 2003) ou le fabuleux Attends (Atrabile 2000), il n'en est pas moins un très bon album qui prouve encore une fois le talent de son auteur.

S'inspirant de la suite de la célèbre adaptation cinématographique du monstre de Mary Shelley, Jason nous raconte dans son style inimitable comment un savant fabrique une compagne pour sa créature à partir d'un cadavre que lui amène son assistant. Mais chez Jason, la réflexion se porte moins sur la création de la vie que sur la solitude et la recherche de l'âme-soeur. C'est un peu "chacun cherche sa femme", si vous voulez.

Narrativement, l'album est très réjouissant avec un découpage en 3 chapitres et un prologue qui met en exergue les temps fort du récit. Alors que la plupart de ses collègues contemporains semblent largement puiser leur inspiration dans le cinéma moderne à grands coups d'effets spéciaux, Jason se tourne plus vers le cinéma muet du début du siècle avec une scène de poursuite digne d'un film de Buster Keaton.

Enfin, je me dois de mentionner l'efficacité du découpage et la beauté du rendu des pages. Qui aurait pu penser qu'une bichromie vert fluo peut avoir cette classe !

Décidèment, cet auteur a du génie.
NDZ
Récits croisés traitant de la solitude, de l'amour (impossible), de la violence de l'être humain, de la mort... Le livre n'est toutefois pas exempt d'humour, pas toujours noir (à propos, la bichromie aide peut-être à cela - un délicieux vert)...

La narration est parfaitement maîtrisée et la source d'inspiration "La fiancée de Frankenstein" est plus à chercher du côté du cinéma (une véritable passion pour l'auteur) que du côté de l'oeuvre originelle de Mary Shelley ; l'histoire n'est d'ailleurs en elle-même qu'un prétexte pour parler des sujets de prédilection de Jason (déjà cités) et le récit est dynamique mais jamais au détriment de l'ambiance.

Les personnages sont attachants et très expressifs, certes ils frôlent parfois les stéréotypes, mais c'est le plus souvent pour mieux s'en démarquer (superbe scène entre les deux laborantins au café). Ce qui me fascine le plus chez cet auteur : comment fait-il pour toucher autant le lecteur avec un dessin si sobre (simpliste pour certains) et une économie d'effets? Parce que pour ce qui est de faire passer quelque chose, il sait y faire le bougre. Le style animalier adopté par Jason pourrait créer une certaine distance avec un public plutôt exigent (qui plein d'a priori pourrait se poser la question : bd pour enfants?) mais au final, comme chez Trondheim, c'est efficace et c'est le principal.

Un défaut : c'est lu un peu vite, mais dans un certain sens, "heureusement"... car on risque de relire cette petite perle des dizaines de fois.
Matt Murdock
Après s'être réapproprié les codes des films muets dans Dis-moi quelque chose, Jason reprend l'imagerie des films de Frankenstein, en particulier The Bride of Frankenstein de James Whale (et Google de m'indiquer que ce film date de 1935). Dans Mauvais Chemin, un savant crée la vie à partir de morts, déterrés par son assistant. Le savant a déjà crée un mort-vivant, mais celui-ci passe son temps à s'enfuir et à mater de jolies jeunes femmes. le savant lui crée alors une fiancée, et c'est le coup de foudre entre les deux créatures. Mais la situation va vite dégénérer principalement à cause de l'attirance que commence à porter le savant pour la fiancée de la créature ...

Les dessins de Jason sont toujours aussi froid et minimaliste, et la bichromie verte ne viendra pas altérer cette impression. Ajouter à cela que cette adaptation animalière de Frankenstein dégage, comme les autres BD de Jason, une forme de tristesse bien prenante, alors on tient une très bonne BD. A l'exception d'une fabuleuse discussion entre deux assistants de savants fous, autour d'un café, l'ensemble de cette BD est muette, mais la construction et l'enchainement des cases est d'une clareté et d'une limpidité fabuleuse, ne complexifiant pas l'histoire. Son quota d'émotion n'est pas oubliée, notamment dans la relation entre la créature et sa fiancée, ou encore lorsque l'assistant fini par trouver sa moitié et à rompre sa solitude. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais c'est particulièrement touchant chez Jason. Sans oublier l'expression une certaine injustice, lorsque de nombreux villageois partent en chasse de la créature (comme dans l'oeuvre de Mary Shelley).

Ce Jason, est un chef d'oeuvre ! Et j'attend ces prochaines BD avec impatience.
arzack
« Mauvais chemin » revisite le mythe de Frankenstein. En fait l’histoire est une foi de plus un prétexte pour nous montrer un panel d’humains pas très glorieux, en proie à la solitude à l’incapacité de concrétiser une histoire d’amour, à l’alcoolisme, aux obsessions sexuelles, prompt au premier lynchage provoqué par une surexposition au petit écran…
La première partie est entièrement muette, ce n’est pas un procédé artificiel utilisé par Jason mais bien une volonté de pointer un des maux de notre société la difficulté voire l’impossibilité de communiquer.
Les personnages sont captés dans leurs occupations quotidienne comme ce jeune paumé obsédé sexuel chourant des magazines porno, voyeur pathétique qui finit en prison avant de servir de cobaye humain au professeur « Frankenstein » lui-même alcoolique à ses heures, névrosé et obsédé par le sexe dit faible. Au travail et quel travail, un technicien qui déterre des cadavres féminins pour le compte de ce scientifique dont les expériences ont pour but de résoudre le problème de la solitude et de la misère affective et sexuelle de ses concitoyens (et de sa propre personne) en remettant sur pied des femmes mortes, plus ou moins dociles.
Tout ceci pourrait être cocasse si finalement la seule façon pour les protagonistes d’accéder à une certaine normalité sociale, est soit de finir sa vie avec une morte vivante (comme ce technicien célibataire soufrant profondément de sa solitude dont le rêve est de rencontrer l’âme soeur pour pouvoir se réveiller tous les matins aux cotés de sa bien aimée, et en profiter pour changer de vie.) Où comme le cobaye masculin, passer le restant de son existence à chercher son grand amour, une femme zombie, qui a décidé de retourner dans sa dernière demeure.
Un livre pas très optimiste, mais très réaliste, qui parle de notre société.
A lire absolument.
bordure
coin bordure coin
 
coin bordure coin
bordure Achats

Achetez cet album sur amazon.fr
bordure
coin bordure coin