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© Dupuis

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Le réducteur de vitesse
ScénarioBlain Christophe
DessinBlain Christophe
CouleursBlain Christophe | Walter (Pezzali) | Yuka
Année1999
EditeurDupuis
CollectionAire Libre
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Sur le « Belliqueux », un cuirassé à la recherche d'un sous-marin ennemi, trois matelots descendent dans la salle des machines pour échapper au mal de mer. Après des heures de déambulation dans les profondeurs du monstre d'acier, ils se trouvent face au gigantesque réducteur de vitesse. Et c'est la catastrophe. Dès lors, les trois hommes vont vivre un enfer...

 

6 avis

oslonovitch
J'aime bien le trait de Blain, dans la veine de Tanquerelle, Sfar bien sûr et tant d'autres (ça serait pas à la mode des fois?). En tous les cas si c'est à la mode tant mieux parce que moi j'aime.

Cette BD me laisse sur une impression mitigée. J'ai pris du plaisir à la lire, ça c'est sûr et c'est déjà bien en fin de compte. Le format de plus de 70 planches ne me dérange pas, bien au contraire. Il n'y a pas de longueurs, les personnages se mettent bien en place et le scénario se déroule de façon simple, cohérente. Les personnages centraux avec leurs faiblesses renforcent le côté insubmersible du bateau, servi qui plus est par un dessin tout en bloc qui va très bien à l'histoire.

Ce que je reprocherai à cette BD est mineur somme toute. J'aurai en effet aimé avoir plus de planches encore, pour laisser les rapports humains se développer encore plus. Après l'épisode du taille crayon, j'ai trouvé qu'il y avait des raccourcis qui auraient mérité de plus amples développements, notamment sur le plan psychologique. J'avais eu cette impression sur le Régulateur, de Corbeyran, qui a rien à voir mais ça m'y a fait pensé.

Voilà, sentiment mitigé qui me retient d'attribuer un 4* mais une seconde lecture dans quelques temps me fera peut être revoir ma note à la hausse...
CoeurDePat
Album assez étrange, au dessin très minimaliste associé à une mise en couleurs par aplats simple et efficace, l'ambiance suscitée à la lecture est quelque peu oppressante, tout en enfermement, en mode clos, univers labyrinthique et fermé, complètement coupé du monde extérieur, avec ses personnages propres, ses codes de conduite particuliers, et même ses légendes, "Le réducteur de vitesse" étant d'ailleurs appelé à en devenir une comme on le voit à la fin de l'album.

Je ne peux pas dire que le dessin me plaise vraiment... Autant j'apprécie le style de Trondheim par exemple, autant là j'ai un peu de mal. Mais il faut avouer qu'on rentre dans cet album comme dans un univers, qu'on est complètement absorbé, fasciné, englobé, par sa lecture. On en sort de même, un peu perdu, sans s'y attendre, comme on peut sortir d'une salle de cinéma après un film particulièrement prenant, avec une sensation d'irréalité, signe pour moi de qualité.

L'exagération utilisée par Blain pour la taille du Belliqueux y est sans doute pour quelque chose, ainsi que les caractères assez marqués de ses personnages.

Bref, lecture intéressante et très prenante, mais pas conseillée à ceux qui ont des problèmes avec ce genre de graphisme.
feyd
Il est imposant, monstrueux, légendaire. Le "Belliqueux" est un véritable dinosaure, un cuirassé comme on n'en fait plus. C'est à bord de ce bateau que le personnage principal, Georges, s'embarque un jour comme timonier. Dans une atmosphère tendue (l’action se passe en temps de guerre) Georges, Louis et Nordiz, timoniers et bosco à bord, s’enfoncent un jour de tempête dans les machines, pour échapper au mal de mer.
La vie à bord du bateau est décrite de façon très réaliste, sans doute inspirée par les souvenirs de marine de Blain. La focalisation (axée exclusivement sur Georges, jusqu'à la fin de l’histoire, où le lecteur n’en saura pas plus que lui), le côté anecdotique des faits, les personnages réalistes, tout cela donne au récit une nette sensation de vécu et nous plonge littéralement dans le récit.
Blain nous accompagne dans les entrailles de la bête, qui pourraient bien s’apparenter à un véritable enfer : dédale, bruit infernal, machines démesurées et meurtrières, et ces hommes là-haut qui cherchent les fugitifs...
Quand au graphisme... c'est du Blain. Mais peut-être plus simple et plus expressif que dans ses autres albums. Il colle tout à fait à l'histoire.
Une BD que j'apprécie beaucoup.
jean loup
C'est un de ces albums qui sollicitent le lecteur. Non, ce n'est pas du gros nez passe-partout ni du trait consensuel. Pour entrer dans "Le réducteur de vitesse", il vous faudra dépasser votre possible aversion de départ pour un graphisme original qui n'est pas très attractif. On a pu faire la même critique au "Maus" de Spiegelmann ou à "L'ascension du Haut-Mal" de David B. Ceux qui les ont lu comprennent sans doute ce que ce parallèle implique : il faut un petit effort pour entrer dans leur univers, mais on est sacrément récompensé. Christophe Blain se lit de même.
L'auteur a servi dans la marine. "Le réducteur de vitesse" n'est pas une autobiographie, mais Blain s'inspire de personnages réels pour donner vie à son équipage (le médecin blagueur par exemple).
Le scénario est extrêmement original : on a rarement lu en BD les aventures d'un appelé qui vomit systématiquement ses tripes quand la mer tangue ! Original donc, mais aussi sacrément bien mené sur 76 planches. Hé oui. Fan des 44 pages et de la BD vue et revue, ne jetez pas trop vite la pierre à Christophe Blain car son travail mérite vraiment le coup d'oeil. Et puis, on est chez Dupuis, l'éditeur des "Femmes en blanc" et autres BD grand public. Vous voyez bien qu'on est en terrain connu !
Et si vous êtes un bédéphile averti, réjouissez-vous de voir la collection Aire Libre s'enrichir d'un nouveau titre à sa dimension.
NDZ
Où Koma, Hologriom, et autres... échouent dans le réveil de la magie terrifiante du Metropolis scindé en deux de Fritz Lang (les profondeurs et l'enfer de leurs machines ; les hauts gratte-ciels envahis par la lumière du soleil proche, non loin du cotonneux paradis), Blain y arrive haut la main et sur les embruns.

La dichotomie verticale y est réussie mais on assiste plutôt à un enfer en haut (mal de mer, ordres hurlés des gradés, punitions et lames de fond sur le pont) et un enfer en bas (chaleur, bruit, interdiction, danger omniprésent, dédale où l'on peut se perdre à jamais). Le va-et-vient entre le haut (ouvert) et le bas (les machines, monde clos), sorte de roulis vertical, nous berce tout au long de ce véritable chef-d'oeuvre narratif.

Car ce qui est aussi formidable dans ce livre, c'est la construction arhitecturale labyrinthique du Belliqueux : on imagine chaque couloir, chaque boyau (le navire serait-il un léviathan géant qui aurait avalé tout un régiment?), la moindre passerelle ou échelle. Le Belliqueux est terrifiant parce que l'on a du mal à l'appréhender de manière globale, à se le représenter dans son ensemble de mastodonte (peu de vues extérieures générales, si ce ne sont quelques représentations microbiennes du navire, coquille de noix sur un océan déchaîné) où par contre on a aucune difficulté à imaginer un monde entier perdu dans ses entrailles.

Il y a donc Georges, malade, qui va s'enfoncer dans les tréfonds du vaisseau pour que le roulis diminue et que son enfer de mal de mer disparaisse, guidé par Samuel et accompagné par Louis, écrivain en devenir, qui lui, y replongera par fascination... et bien sûr le réducteur, qui est, au même titre que le Belliqueux, un personnage à part entière. Tous se retrouveront impliqués dans cette spirale d'évenements qui les poussera aux bords de la folie et de l'irréparable. Le mystère n'y sera d'ailleurs pas étranger, car il est partout : état de guerre? identité du sous-marin poursuivi? devenir de certains personnages qui disparraissent au coin d'une page pour ne plus revenir, ni vraiment, ni dans les propos des autres... L'épilogue n'est-il alors plus qu'un réveil?

L'atmosphère ne serait rien sans les couleurs vives qui nous font chavirer, nous opressent, nous plongent dans un dédale sombre ou brulant, bruyant ou étrangement calme. On en salive cependant d'imaginer une version noir et blanc comme il nous a été proposé pour le premier cycle d'Isaac, tellement le dessin dynamique et nerveux de Blain gagnerait en expressivité.

En parlant d'Isaac : si on pense à l'ensemble de l'oeuvre (trop maigre à mon goût) de Blain à ce jour, on voit forcément les prémices de certaines choses qui nous ont, depuis la sortie de ce livre, enchanté. Un médecin sympa qui a des faux airs de David B. (les mêmes lunettes sûrement) et un mécano, Jean, puissant et paisible nous rappellent certains membres d'un équipage de pirate. Quand Georges rêve ou cauchemarde, ça rappelle Alice chevauchant son amant ("Olga") ou Hiram se faisant dévorer ("Les ogres").

On referme donc le livre et on se sent de retour sur la terre ferme, comme après un rêve maritime ou comme après la lecture (d'une traite) du premier cycle d'Isaac. Une seule envie alors : reprendre le large.
kpsubtil
J'ai eu la chance de rencontrer Blain en 1993 sur la frégate Tourville. Il y faisait son service militaire, j'y effectuais mon métier de météorologiste océanographe. Nous le croisions régulièrement dans les coursives, dans un coin de la passerelle et surtout sur les extérieurs car ce dernier était terriblement sujet au mal de mer ! Tous ces croquis sont d'ailleurs réunis dans l'excellent "carnet d'un matelot". Pour en revenir au réducteur de vitesse, son inspiration vient tout droit d'une expérience vécue ! En effet la frégate Tourville a eu un gros problème à son réducteur de vitesse, pièce sensée normalement durer toute la vie du bateau. La première pierre était posée !
Que dire de cet album sinon que son trait est magistral et que ces aplats de couleurs traduisent à merveille l'ambiance à bord. Chaque détail, chaque ambiance, chaque anecdote est le reflet exact de la vie à bord. Bravo Monsieur Blain ! Continuez à nous régaler avec vos histoires maritimes !
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