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| Lazarr, l'endroit où échouent tous ceux qui meurent dans la haine... Ainsi en est-il d'un shérif blanc et raciste et d'un jeune noir qui s'y retrouvent après leurs meurtres réciproques. mais avec eux est venu le Graal Noir, si chargé de haine qu'il peut faire remourir les morts... et entraîner la fin des mondes ?... |
  oslonovitch
| Superbe, je me suis vraiment régalé en lisant ce petit bijou ! Le tandem tragi-comique formé par le shérif et Bird est délicieux.
Le cheminement de leur haine réciproque et leur basculement dans le monde de Lazarr est vraiment réussi. Là, la diversité des bestioles associée à leur communication est amusante, et contre balance le propos plutôt grave de l'album. Ce décalage entre le ton et la situation contribue pour beaucoup à la qualité de la BD (le monstre qui réclame les 35 heures par exemple…).
Le dessin est vraiment agréable, dynamique, coloré, bref, enthousiasmant. Je découvre Larcenet petit à petit et je dois bien avouer que c'est là une découverte bien agréable.
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Xaviar
| Dans l’Amérique profonde des années 60, deux hommes, d’un coté le shérif Metzinger, WASP bon teint imbibé de racisme et préjugés en tout genre, d’une bêtise rare et ayant accessoirement déclaré sa flamme à son revolver tendrement baptisé Lee Harvey. De l’autre Bird, un brave gars dont la seule faute est d’être Noir et être allé pisser un coup dans les toilettes de la boulangerie réservés aux blancs. Bird se fait coincer par le shérif, lequel décide de commencer un génocide anti Noir qu’il espère salvateur par son innocent prisonnier. La bagarre qui s’en suit entre les deux hommes les précipite du haut d’un pont vers un monde parallèle: Lazaar…
Cette histoire va mener deux hommes que tout oppose à mener une quête commune. On a d’un coté un Metzinger suintant de haine et de bêtise dont la seule motivation sera de récupérer à tout prix son arme, qui se révèle être la seule arme léthale d’un monde où l’on ne peux mourir, et un Bird incarnant son contraire, un être plutôt sage et posé, à l’écoute des autres et qui veut récupérer l’arme uniquement pour la remettre à un être plus sage qui lui qui en fera bon usage.
"Lazaar" traite avec décalage et un certain humour des thèmes finalement assez grave; le racisme, la violence, la haine, la bêtise humaine. Le symbole le plus marquant est ce lien qui lie les deux protagonistes, en effet que serait la haine et la violence sans ces victimes, que serait le racisme sans les différences de peau qui le staigmatise. Sur Lazaar, monde résolument hostile, tout et son contraire sont obligé de cohabiter, exacerbant ainsi haines et pulsions destructrices. L’épopée de ces deux hommes, liés par une haine réciproque aura une conclusion brutale (on peut s’y attendre) mais salutaire pour tout le monde.
Larcenet réussit pleinement son entrée en matière dans la série les entre-mondes, la manière un peu surprenante dont il traite un sujet "sérieux", avec un certain humour, est une complète réussite. Avec cet ouvrage Larcenet est entré de plein pied dans la catégorie des grands auteurs de BD, capable de traiter de tout les thèmes avec un style propre. "Lazaar" -espérerons le- est le premier une longue et excellente série.
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pessoa
| Lazarr est le premier volume d’une série fantastique des frangins Larcenet.
L’action démarre dans l’Amérique d’avant le droits civiques, celle de Bill Baroud. Un flic raciste et un jeune Noir qui ne demandait rien à personne s’entretuent et se retrouvent dans un « entremonde » baptisé Lazarr, transformés en nouveaux Caïn et Abel. Pour se sortir de ce mauvais pas, il devront subir pas mal d'avanies et se confronter au bien et au mal.
Comme dans les meilleurs Larcenet, on navigue entre la gravité des sujets traités (le racisme, la haine, la mort) et l’humour des situations, des répliques et des personnages. Par exemple, les héros sont poursuivis par des diablotins qui réfléchissent à leurs conditions de travail (« on devrait peut-être demander une prime de risque. »).
J’aime beaucoup le mélange entre les phrases à portée mystique et le langage grinçant made in Juvisy (« Vous avez amené un objet maléfique, le Graal Noir, la seule chose qui puisse tuer des morts. Chapeau, bel effort. »).
Le dessin reflète le mélange des genres du scénario, entre personnages à gros nez et pages plus chiadées graphiquement. Et comme dans le scénario, le mélange prend. La classe, quoi ! |
Thierry
| Relecture de mon premier Larcenet (a moins que ce ne fut "les cosmonautes du futur"? )
C'était il y a 6 ans déjà. Poisson Pilote n'en était qu'a ses premiers barbotements, Bulle d'Air ne ratatouillait pas encore, je découvrais a peine Jessica Blandy et je lui trouvais d'indéniables qualités... Tant d'eau a depuis coulé sous les ponts.
Dans le Mississipi de 1965, il est difficile d'être plus raciste que le shérif Metzger, névropathe compulsif qui a même baptisé son flingue 'Lee Harvey'. Alors qu'il s'apprête a exécuter James Bird, un noir qui a eu l'audace de croiser son chemin, ce dernier se rebelle et dans la lutte qui s'ensuit, ils se retrouvent projetés a Lazarr. Qu'est-ce que Lazarr ? Perdu entre le Mississipi et l'Infini, dans la banlieue sud de l'Enfer, s'y retrouvent ceux qui se sont entre-tués. Par une bizarre ironie, un lien surnaturel unit les désormais. Ils ne peuvent s'éloigner l'un de l'autre de plus de quelques mètres.
Comme si cela ne suffisait pas, le flingue de Metzger est reconnu par les natifs comme le "Graal Noir": le seul moyen de tuer les morts. Autant dire le pouvoir absolu dans cet enfer. Bird et Metzger sont donc forcés de collaborer pour le récupérer afin d'éviter un cataclysme qui mettrait en péril l'équilibre des mondes.
Le principe est un peu tiré par les cheveux, mais le récit tient bien la route, entre autres grâce a l'humour de Larcenet. Les dialogues font souvent mouche et les monstres de Lazarr désopilants. Mais au détour des cases, les Larcenet Bros. font ressentir la violence aveugle du racisme de Metzger. Ils en font un personnage aussi sympathique qu'un carcajou psychopathe souffrant d'herpès lingual. Ce subtil mélange de situations cocasses et de gravité fonctionne remarquablement.
Avec le recul, ce Lazarr annonce un des meilleurs Larcenet: Le temps de chien, qui poussera encore plus loin ce mélange entre humour délirant et situations tragiques. Lazarr préfigure également d'une certaine manière Le combat ordinaire et ses autres travaux plus 'sérieux' comme ceux parus aux Rêveurs, surtout a travers la planche 43. Larcenet y représente une vision de toutes les horreurs racistes assaillant Bird. A vrai dire, cette planche, pour belle qu'elle soit, me parait peu utile a l'histoire. Elle n'apporte rien a l'intrigue et semble ne servir qu'a souligner une 37e fois, au moins, la ségrégation raciale qui était le quotidien de Metzger et Bird, ce dernier se trouvant du mauvais coté de la cagoule blanche. Sans doute les Larcenet Bros. ont-ils pensé qu'elle se justifiait pour expliquer la décision de Bird, mais il y avait déjà suffisamment d'indices dans les pages précédentes pour ne pas avoir a recourir a cette planche.
Reste que Lazarr reste un très bon titre, de la meilleure veine Larcenienne. |
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