| 
créer | pseudo  mot de passe  |  
 
album
 
coin bordure coin
bordure BullActu

Vote pour Le Grand Prix de Bulledair
bordure
coin bordure coin

coin bordure coin
bordure Chroniques

par rohagus


par rohagus
bordure
coin bordure coin

coin bordure coin
bordure Planche
bordure
coin bordure coin

 
coin bordure coin
bordure

© La Pastèque

complétez cette fiche
Paul en appartement
ScénarioRabagliati Michel
DessinRabagliati Michel
CouleursNoir et Blanc
Année2004
EditeurLa Pastèque
SériePaul, tome 3
autres tomes1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 1hs ...
Bullenote [détail]

Quelques années ont passé et Paul se retrouve en appartement avec sa copine sur le Plateau Mont-Royal à Montréal.

 

2 avis

Gilles
Bonne nouvelle, Michel Rabagliati est de retour avec Paul en appartement, la "suite" de sa série d'inspiration autobiographique. Dans ce nouvel album, Paul - l'alter-ego de l'auteur - s'installe avec Lucie dans un appartement de Montréal. Mais l'installation n'est pas le seul sujet du livre puisque Michel Rabagliati en profite également pour nous raconter ses années d'étude en école d'art et la rencontre avec la dite-Lucie.

Comme les précédents albums, Rabagliati conserve un ton léger et même les quelques situations conflictuelles prêtent à sourire. Certains pourraient reprocher ce côté un peu miévreux mais il ne m'a personnellement pas dérangé car il fait parti de ce que j'apprécie chez cet auteur.

Les récits de Rabagliati s'attachant à décrire la vie de tous les jours, j'ai été comblé par la pagination de l'album (114 pages) qui permet de se laisser absorbé par le récit (par opposition aux premières histoires courtes rassemblées dans Paul à la campagne). Graphiquement, c'est très propre et très soigné. Même si on ne peut s'empêcher de penser à certains autres auteurs (Dupuy et Berberian pour ne citer qu'eux), je trouve que Rabagliati sait également cultiver son propre style avec notamment des réminiscences de sa formation de typographe.

Bref, chaque album de Rabagliati est pour moi un grand bol frais et celui-ci ne déroge pas à la règle. C'est le genre d'album que je lis en me calant dans mon fauteuil avec une plaquette de chocolat à la main et un sourire sur les lèvres.
yancomix
Avant Paul En Appartement je n’avais jamais lu de bande dessinée de Michel Rabagliati (je me suis rattrapé depuis). Mais mon œil avait déjà été alerté par le survol rapide des deux premiers volumes paru à La Pastèque, très séduisant petit éditeur québécois.
Le dessin, délicieusement rétro, rappelant un peu les vieilles publicités des années 50, me chuchotait à l’oreille des promesses de bonheur à venir.
Cette fois-ci la rencontre a eu lieu, le beau orange de la couverture rendant tout autre album de bande dessinée alentour invisible, a eu raison de ma curiosité.

Rabagliati nous entraîne dans ce tome à la suite de Paul et Lucie et de leurs premiers pas dans la vie adulte et, comme l’indique clairement le titre, au moment de leur aménagement dans leur premier appartement. Le chamboulement de leur quotidien (une semaine plus tôt ils vivaient chacun chez leurs parents) ramène Paul aux jours de sa première rencontre avec Lucie et de leur amour naissant. Rabagliati, à l’aide d’allers-retours malins entre les deux époques (la réalité de la vie professionnelle de Paul en opposition avec ce qu’il apprenait à l’école par exemple, effet miroir drolatique) se montre un conteur d'exception.
À part ce genre de petite trouvaille narrative, l’histoire ne se plie à aucun procédé et le scénario ne semble pas obéir à un plan très précis ou calibré, au contraire, peut même donner l’impression d’être improvisé au fur et à mesure de sa progression. L’histoire se tortille comme la succession des jours de nos vie, par petits rebonds, par petits accidents, entre humour et mélancolie, par petites touches successives et légères tant l’auteur fuit toute dramatisation, toute mise en scène ouvertement pathétique. Même l’enterrement de la vieille tante est traité avec humour et la scène est détournée: c’est bien entendu la pudeur qui l’emporte. Et les grands problèmes du monde (les boat-people vietnamiens par exemple), on pourrait croire que l’auteur ne fait que les effleurer au passage de quelques cases… Pas par insouciance ou aveuglement, simplement Rabagliati n’assene pas de grande vérité, pas de grand discours, et reste sobrement à hauteur de son personnage.

J’ignore, rien ne confirmant, ou au contraire n’infirmant la chose, si cette bande dessinée est une œuvre autobiographique. À part peut-être la photo qui clôt le livre, reprise en dessin dans une scène clé, mais finalement, si elle est importante par ce qu’elle apporte d’émotion supplémentaire, elle n’a aucunement valeur de preuve. Bien sûr, trop de détails, trop de fines observations nous poussent à croire que Paul est bien une réification de Michel Rabagliati mais si j’insiste sur ce point c’est pour préciser que le propos de Rabagliati n’est nullement dans le témoignage. Paul En Appartement aurait facilement pu tomber dans les travers incertains de la bande dessinée générationnelle, remémorant les années 80 aux jeunes personnes d’alors, éculant clichés et clins d’œil appuyés en un private-joke peu intéressant. Heureusement, il n’en est rien! Rabagliati est bien trop fin et subtil et sa bande dessinée, si elle est d’essence autobiographique, l’est pour insuffler au récit un souffle de vie, une impression de réalité, une énergie et un rythme rare dans le neuvième art.

Graphiquement, c’est une réussite. Le trait, simple, sans virtuosité, est vivant et caressant, cousin éloigné de Seth, proche dans l’invention des formes de la ligne claire européenne mais sans ses tics esthétiques car tourbillonnant, parfois strié ou gribouillé. Un beau noir et blanc au service d’une histoire foisonnante de vie, lecture finie on jurerait avoir lu un album en couleur.

Bande dessinée subtile, maligne, drôle, intelligente et délicate, Paul En Appartement est de ces œuvres qui donnent la pêche, qui, comme une pop-song, simple et légère, pénètre au plus profond de votre être, comme de petits airs entêtants tout à la fois sautillants et mélancoliques, superficiels et essentiels.
bordure
coin bordure coin
 
coin bordure coin
bordure Achats

Achetez cet album sur amazon.fr
bordure
coin bordure coin