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© Delcourt

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La Couronne d'aiguilles
ScénarioSmith Jeff
DessinSmith Jeff
CouleursNoir et Blanc
Année2005
EditeurDelcourt
CollectionContrebande
SérieBone, tome 11
autres tomes... 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 1hs | 2hs | 3hs
Bullenote [détail]

La saga de Bone touche à sa fin !
La guerre fait rage dans la vallée, où deux armées s'affrontent... Prisonnière d'un donjon, la princesse Thorn sent que seul un mystérieux objet gardé par des dragons, la Couronne d'aiguilles, peut venir à bout du Seigneur des criquets. Comment, et à quel prix ? Fone Bone semble avoir une petite idée à ce sujet...

 

2 avis

petitboulet
Et voilà. L'une des plus grandes sagas Fantasy jamais créées en bandes dessinées prend fin avec La couronne d'aiguilles, tome 11 des aventures de Fone Bone et de ses cousins. Et ce n'est pas sans une certaine tristesse que l'on quitte le monde fantastique de Jeff Smith.

Bone impressionne. Par sa taille d'abord : créée en 1991, la série compte au final plus de 1300 planches entièrement réalisées par Jeff Smith, auxquelles s'ajoutent deux hors séries en collaboration, l'un narrant les exploits d'un aïeul des Bone, l'autre retraçant l'histoire de la jeunesse de la princesse Rose.
Mais c'est surtout la grande qualité de l'ensemble et la constance de l'auteur qui forcent l'admiration. Bien sûr, comme tout récit, Bone connaît des temps forts et d'autres plus anecdotiques. Mais même dans ces moments la sauce prend, grâce à un humour tantôt subtil, tantôt grotesque et délirant d'une part, et à des personnages profondément sympathiques sans pour autant être mièvres d'autre part. De Fone Bone, l'archétype du gentil héros pas très dégourdi mais au coeur d'or, à Phoney Bone, hommage non dissimulé au Picsou de Carl Barks, en passant par Mamie Ben et son goût pour les courses de vaches, chacun de ces personnages est un savant et réussi mélange entre caricature et profondeur. Même Smiley Bone, qui joue la plupart du temps le rôle de l'idiot du village, est souvent celui qui prononce les paroles les plus sensées au bon moment.

Caricature et réalisme se mêlent aussi avec bonheur dans le trait de l'auteur. Rond ou anguleux, usant ou non d'aplats noirs, son dessin s'adapte remarquablement bien au ton et à la situation qu'il décrit. Capable de croquer aussi bien une course dantesque de vaches qu'une bataille épique digne du Seigneur des Anneaux, un passage humoristique qu'un autre d'une grande tristesse. Jeff Smith est un artiste complet et doué.

Les deux références principales de Bone sont lâchées. Les personnages de Disney ont beaucoup influencé l'auteur pour les cousins Bone et les animaux de la forêt. Le cas de Phoney Bone a été évoqué plus haut, Smiley, lui se rapproche de Dingo par bien des côtés, et Fone Bone lorgne évidemment du côté de Mickey Mouse.
Les clins d'oeil au Seigneur des Anneaux sont nombreux. Ainsi, l'entrée de Phoney Bone au Barrelhaven dans le tome 1 ressemble à s'y méprendre à celle des Hobbits dans la taverne de Bree. Un certain parallèle entre les Hobbits et les Bone est d'ailleurs présent dans l'oeuvre de Jeff Smith. Tout le talent de l'auteur consiste à mêler harmonieusement ces deux influences pour en faire une histoire personnelle et inimitable.

Et c'est ce que parvient à faire Jeff Smith avec Bone : une belle histoire racontée par un très grand conteur.
xaxoxax
Bone, c’est 11 tomes en français, environ 2 000 pages (je n’ai pas compté), plus de 10 ans entre la première et la dernière page. Inévitablement, cela altère le jugement. On est content de connaître le dénouement d’une vieille saga, on est triste de quitter les personnages, on s’est toujours imaginé une fin de meilleure – ou de moins bonne – qualité. Tentons l’exercice de s’affranchir de ces sentiments.

Le dénouement arrive trop vite ! Il n’est pas baclé, mais on voit qu’il faut rapidement faire mourir ceux qui doivent mourir, remettre tout d’aplomb avant le dénouement, préparer la séparation avec le lecteur, en expliquant les concepts permettant de caser tout cela.

On peut reprocher l’onirisme omniprésent – c’est un des thèmes de la saga – qui explique beaucoup et peu de choses dans ce dernier tome. A quand un traitement à la Bourgeon sur les mythes et légendes de la vallée ? On gagnerait à préciser les croyances, qui sont omniprésentes et palpables, car les protagonistes de celles-ci sont acteurs de l’histoire.

En revanche, on peut saluer d’une part la qualité du dessin, avec un rendu des paysages exceptionnel – voir les double pages – et la recherche sur les personnages, très inventive. Le dernier tome ne fait pas exception à la règle, on y croise beaucoup de ceux qui ont fait la saga. Un baroud d’honneur, quoi.

En résumé, un sentiment mitigé sur ce tome, mais une étape indispensable pour comprendre l’ensemble. A voir comme le point final à une histoire qui commence comme une comédie d’aventure et finit comme un polar noir ésotérique. Ce changement de cap à mon avis ne sert pas l’ensemble.
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